HERBICIDES TOURNESOL A la conquête de la post

Les surfaces emblavées en tournesol accusent cette année une légère baisse : - 3 %, pour couvrir près de 690 000 ha. Comme les années passées, la quasi-totalité est désherbée chimiquement, une proportion qui reste constante. Au global, le marché reste donc stable, avec une légère baisse des hectares traités. La pluviosité importante en avril a rendu les conditions d'implantation difficiles, retardant les semis et obligeant dans certains cas les agriculteurs à passer avec un herbicide total entre la préparation du sol et le semis, à cause de nouvelles levées d'adventices. Cette année 140 000 ha ont été désherbés avec un glyphosate, soit 40 000 ha de plus que l'an dernier.

Le nombre de produits par passage est en légère croissance, ce qui peut s'expliquer par une augmentation des programmes pré puis post sur des variétés tolérantes. Sur les variétés conventionnelles, les pratiques sont relativement stables. La pré occupe toujours près de 90 % du marché, même si elle régresse d'environ 1 % chaque année, en réponse au développement de la postlevée.

Progression timide du désherbage mécanique

La pratique de l'herbisemis (application d'un produit de prélevée sur le rang, binage pour l'interrang), et plus généralement du binage, progresse timidement. « Nous réalisons une enquête annuelle auprès des producteurs de tournesol, et en 2011, 46 % ont déclaré biner des hectares en complément du désherbage chimique (1), relate Franck Duroueix, du Cetiom. Et si ces chiffres ne restituent pas exactement les pratiques moyennes, on constate une tendance au développement du désherbage mécanique. » Du côté des produits, pas de nouveautés pour la campagne 2012-2013, Racer ME et Mercantor Gold restant les plus utilisés. La postlevée avec des variétés tolérantes continue son expansion, notamment avec Clearfield, qui a vu ses hectares doubler en un an. « Pour la technologie Clearfield, on évalue à 50 % les agriculteurs faisant de la post seule, le reste passant préalablement en pré », note Olivier Grosjean, chez BASF. Et la marge de progression pour le désherbage avec des hybrides tolérants demeure importante. Reste à ne pas négliger les bonnes pratiques, notamment pour éviter le risque d'apparition de résistances.

Marion Coisne

(1) Enquête postale réalisée par le Cetiom, 1 265 répondants sur toute la France.